L’intelligence artificielle (IA) a le pouvoir de transformer notre manière de travailler. Elle automatise les tâches, modifie des postes et influence notre quotidien professionnel. 

93% des dirigeants et dirigeantes d'entreprises françaises pensent que l'Intelligence artificielle générative va impacter l’activité de leur entreprise. 

Il est donc essentiel de comprendre non seulement les changements actuels, mais aussi d’anticiper les changements à venir afin de les gérer efficacement, en assurant le bien-être des salariés. 

Aujourd’hui, le MAG CSE explore pour vous la façon dont l’IA impacte(ra) le monde du travail !

Comprendre ce qu'est l'IA au travail


IA - Définition

 

Le Pacte de la vie au travail est le nom donné à la négociation interprofessionnelle qui a lieu entre les organisations syndicales et les organisations patronales.

L'intelligence artificielle (IA) est un domaine de l'informatique qui développe des systèmes capables d'effectuer des tâches nécessitant habituellement l'intelligence humaine.

Sans aucun doute, l’intelligence artificielle peut réaliser des tâches très complexes. Cependant, ces tâches doivent être basées sur des règles préétablies.

Contrairement aux idées reçues, l'IA n'est pas une technologie autonome : elle est incapable de penser par elle-même.

Dans le milieu professionnel, on constate déjà plusieurs applications concrètes de l’intelligence artificielle. Ces applications de l’IA au travail se retrouvent essentiellement dans l’automatisation des tâches répétitives, l’analyse de données / prise de décision, la maintenance prédictive et la gestion des équipements.

On observe déjà des cas concrets dans le service client et l’assistance, ainsi que dans les ressources humaines et les processus de recrutement.

 




IA au travail : les différents types d'IA

 

Ce tableau illustre les différents types d'intelligences artificielles utilisées par les entreprises.

 

 Type d'IA Description  Exemples d'applications en entreprise
L'IA basée sur les règles Repose sur des règles et instructions préétablies pour résoudre des problèmes spécifiques. Limitée en termes de complexité et de capacité à s'adapter. Automatisation de processus simples et répétitifs, chatbots pour le service client, systèmes de gestion des ressources humaines.
L'IA faible (ou étroite) Spécialisée dans une tâche spécifique, performante mais sans capacité d'apprentissage ni compréhension générale du contexte. Analyse financière, détection de fraudes, interprétation d'images médicales, recommandations de produits.
L'IA forte (ou générale) Possède la capacité d'apprendre par elle-même, de comprendre le contexte et de s'adapter à de nouvelles situations. Encore largement théorique. Prise de décision stratégique, automatisation de processus sophistiqués.
L'apprentissage supervisé Entraînement sur un ensemble de données étiquetées, associe les caractéristiques des données aux étiquettes connues pour prédire les étiquettes pour de nouvelles données non étiquetées. Évaluation de la solvabilité des clients, prédiction des tendances de vente.
L'apprentissage non supervisé Découvre des structures ou motifs cachés dans les données sans données étiquetées, regroupe les données similaires, identifie les clusters et trouve des corrélations. Segmentation de la clientèle, analyse des sentiments sur les réseaux sociaux, optimisation des chaînes logistiques.
L'apprentissage par renforcement Apprend à prendre des décisions en interagissant avec un environnement, reçoit des récompenses ou des pénalités selon la qualité de ses décisions, objectif de maximiser les récompenses cumulées. Optimisation de la chaîne d'approvisionnement, prise de décisions dans des environnements dynamiques.
L’apprentissage profond (Deep Learning) Utilise des réseaux neuronaux profonds pour modéliser et résoudre des problèmes complexes, capable d’apprendre des représentations hiérarchiques des données. Vision par ordinateur, reconnaissance vocale, traduction automatique, recommandation de produits. 

 

ChatGPT, dont vous avez sûrement entendu parler ces dernières années, est un exemple avancé de l'IA faible

Développé par OpenAI et publié dans sa première version en juin 2018, il utilise des techniques d'apprentissage profond pour accomplir des tâches spécifiques de traitement du langage naturel.

 

Bon à savoir

ChatGPT est un programme informatique conçu pour converser avec les gens en utilisant du texte. Il peut comprendre des questions et y répondre de manière naturelle et cohérente. Il utilise une technologie appelée "apprentissage profond" pour apprendre à partir de vastes ensembles de données textuelles et produire des réponses qui ressemblent à celles d'un humain.

Dans le milieu professionnel, il est utilisé pour des tâches comme le service client, l'assistance virtuelle et la génération de contenu.

 

Les entreprises françaises et l'IA

 

Pour saisir pleinement l'impact de l'IA au travail, il est indispensable de comprendre les préoccupations et les stratégies des entreprises françaises face à cette innovation.

 

L'intelligence artificielle au travail, une innovation qui inquiète encore

 

Si l’impact que pourrait avoir l’intelligence artificielle sur leur activité ne fait aucun doute pour les entreprises françaises, ce n’est pas pour autant que ces dernières sautent le pas.

Effectivement, la récente enquête menée par le Groupe Dékuple et OpinionWay, montre que quatre entreprises françaises sur dix n'ont encore rien fait pour l'intégrer à leur activité.

La raison ? Des réticences.

L’intelligence artificielle est complexe, elle coûte cher. Les incertitudes juridiques sont nombreuses. Voici les arguments avancés dans de nombreuses entreprises.

Les plus grandes entreprises seraient les plus lentes à intégrer l’intelligence artificielle. Un tiers d’entre elles n'a pas encore prévu de former leurs salariés sur le sujet.

Pourtant, un retard en termes d’IA au travail peut grandement pénaliser une entreprise au détriment d’une autre. Certains avancent l’argument de progrès ralentis, d'innovation retardée ou encore de concurrence moins chère et de meilleure qualité.

Un rapport de Gartner estime à 500 millions le nombre d’emplois créés par l’intelligence artificielle d’ici à 2033.

Réticence ou pas, les entreprises et salariés n’échapperont donc pas au développement de l ’IA.

 

Impacts de l'IA sur le travail selon les secteurs professionnels

 

Dans son analyse sur le sujet, Salima Benhamou, docteure en économie, évoquent trois secteurs clefs que l’IA impacte(ra) particulièrement :

  • Le secteur des transports
  • Le secteur bancaire
  • Le secteur sanitaire

 

Le tableau suivant illustre des applications concrètes de l’IA au travail pour chacun de ces trois secteurs :

 

  Transports Banque  Santé
Applications concrètes de l'IA
  • Maintenance prédictive des équipements
  • Amélioration de la circulation des véhicules
  • Optimisation de la logistique pour réduire les perturbations
  • Outils permettant de trier et de répondre aux requêtes les plus fréquentes 
  • Outils avancés de recommandations personnalisées
  • Optimisation des collectes de données et des procédures de contrôle

  • Aide au diagnostic et  à la prescription
  • Robotisation de certains actes médicaux

  • Automatisation de la lecture d’imagerie médicale 

Conséquences sur le travail
  • Véhicules autonomes
  • Conduite automatique en convoi (avec uniquement un chauffeur en tête de peloton)

Davantage de tâches complexes restant à traiter 

Logiciels d’aide à la décision pour les propositions thérapeutiques 

 

Les hommes sont / seront moins touchés que les femmes par le développement de l’IA au travail. Ils sont deux fois moins présents qu’elles dans les postes administratifs, particulièrement concernées par l’automatisation.

 



 

Risques de l'IA pour les salariés et défis des représentants du personnel

 

Vous l’aurez compris, l’Intelligence Artificielle a et aura des effets importants dans le milieu professionnel. Plusieurs effets sur les métiers, ainsi que sur les qualifications requises sont à constater.

 

Bon à savoir

Dans plusieurs médias, Mark Kashef, consultant en IA et ingénieur chez la Marketplace Fiverr, assure qu’“Être compétent sur ChatGPT sera une discipline très demandée à l’avenir”. Des métiers tels que celui de Prompt Engineer (ingénieur prompt) sont d’ailleurs en plein essor.

 

L’intelligence artificielle impose donc de nouveaux rôles et compétences aux travailleurs avec un effet qui serait quitte ou double pour les salariés :

  • une déqualification (remplacement des chauffeurs routiers par des véhicules autonomes)
  • une montée en qualification (développement postes de contrôleurs pour superviser à distance la circulation ou pour assurer l’accueil et la sécurité)

 

Dans de nombreux secteurs, la charge de travail des salariés pourrait devenir de plus en plus prévisible grâce à l’IA. C’est par exemple le cas dans le secteur des transports, où l’intelligence artificielle est en mesure d’assurer aux chauffeurs routiers des journées plus condensées et régulières.

L’Intelligence Artificielle a également un impact sur les futurs salariés : les candidats à un emploi. Certaines IA sont en mesure d’identifier les jeunes talents sur la base de métadonnées. Ces intelligences artificielles permettent  donc de faire abstraction de nombreux biais discriminatoires (conscients et inconscients) dans le processus de recrutement.

Cela ne fait aucun doute, l’IA ne va cesser d’impacter l’organisation du travail.

Pour plusieurs raisons, cet impact est directement lié aux missions des représentants du personnel.

Les membres du CSE ont donc tout intérêt à se préparer à plusieurs défis. Évidemment, il est essentiel de s’assurer que le développement de l’IA garantisse des conditions de travail légales, justes et équitables pour l’intégralité des salariés.

L’attention doit notamment être portée sur la charge de travail, les exigences de compétences et les implications sur la santé et la sécurité de ces derniers.

 

Bon à savoir

Les risques potentiels étant la perte d’autonomie et l’intensification du travail, les représentants du personnel devront s’assurer que la complémentarité humain-machine est bien faite au service de l’humain.

L'automatisation des tâches conduisant à un plus grand isolement des salariés, il peut également être pertinent de mettre en place des indicateurs de mesure et de suivi de la santé mentale au travail, ou de renforcer ceux qui existent déjà dans l’entreprise.

Un travail d’anticipation des changements et de gestion des transitions est également à faire, avec l’aide des Ressources Humaines, pour les salariés concernés.

 

Pour rappel, tout projet important qui modifie les conditions de travail des salariés (telles que l’introduction d’une nouvelle technologie dans l’entreprise) doit obligatoirement passer par une consultation du CSE de la part l’employeur. Pour chaque consultation, les élus peuvent se faire aider par un expert indépendant de la direction.

Avec l’aide d’un·e expert·e CSE, les élus pourront donc négocier avec l’employeur les ajustements nécessaires et révisions de stratégies (en fonction des résultats obtenus suite à l’introduction de l’IA auprès des salariés).

Enfin, une préoccupation légitime concerne la surveillance accrue des salariés via les technologies d'IA. Il est donc impératif de maintenir - voire de renforcer - la vigilance concernant la protection de la vie privée et la confidentialité des données des salariés.

 

À retenir

Finalement, la question demeure : L'Intelligence Artificielle est-elle une menace ou une source d'opportunités pour les salariés ? Seul l'avenir tranchera (ou pas).

La réponse est à nuancer, notamment selon les secteurs d'activités. Une chose est sûre, le plus grand risque pour les salariés n'est pas le remplacement mais plutôt la transformation de leur métier. Le rôle des représentants du personnel sera justement de permettre une transformation en douceur, en assurant une complémentarité vertueuse entre l'IA et les travailleurs.

 

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