Les NAO 2025 (négociations annuelles obligatoires) arrivent dans un contexte économique particulier, ce qui pourrait les rendre assez compliquées.
En quoi le contexte actuel influence-t-il les NAO 2025 ? Quelles sont les estimations d’augmentations de salaires pour 2025 ? Quelles sont les solutions alternatives envisagées par les employeurs ?
Le MAG’CSE vous dit tout !
Sommaire
1 - NAO 2025 : des négociations affectées par le contexte économique
1.1 - NAO : qui est concerné ?
1.2 - L’impact du contexte économique sur les NAO 2025
1.3 - Des négociations 2025 avec des pratiques différenciées selon les secteurs
2 - Alternatives envisagées pour les NAO 2025 : au-delà des augmentations classiques
2.1 - Des alternatives envisagées : les packages salariaux
2.2 - NAO 2025 : L'épargne salariale, un moyen de contrebalancer
NAO 2025 : des négociations affectées par le contexte économique
Cet article est aussi l’occasion de rappeler l’importance de ces négociations et leur caractère crucial, tant pour les représentants syndicaux que pour les salariés.
NAO : qui est concerné ?
Votre entreprise est concernée
par les NAO à partir du moment où elle compte au moins un délégué syndical. Dans ce cas-là, l’entreprise a l’obligation d’engager des négociations
annuelles obligatoires (NAO).
Les NAO, ou “négociations annuelles obligatoires”, sont un dispositif encadré par le Code du travail. Il s'agit d'une discussion entre l'employeur et les syndicats représentatifs de l'entreprise sur divers sujets obligatoires : la rémunération, le temps de travail, l'égalité professionnelle, la qualité de vie au travail, et d'autres encore !
Vous l’aurez compris, les NAO ont pour but d'aborder plusieurs thèmes essentiels liés aux conditions de travail. Ce sont des discussions qui permettent d'alimenter le dialogue social et de négocier des accords bénéfiques pour les salariés et l'entreprise.
Elles doivent avoir lieu chaque année, sauf accord collectif précisant une autre périodicité (maximum 4 ans).
C’est à l’employeur de convier les partenaires sociaux à négocier. Il a également l’obligation de leur fournir des documents qui leur seront utiles pour la négociation, tels que des rapports concernant la situation économique et sociale de l’entreprise.
L'employeur convoque à la réunion des NAO l'ensemble des syndicats représentatifs de l'entreprise, qui participent par l'intermédiaire des Délégués Syndicaux désignés.
Bon à savoir :
S’il n’y a qu’un seul syndicat dans l’entreprise, le délégué syndical peut être accompagné de deux salariés pour le soutenir dans les négociations.
Nous vous recommandons vivement de suivre des formations de préparation aux NAO, afin de rétablir un équilibre lors des négociations, face à un employeur qui maîtrise déjà bien ce processus.
Les négociations annuelles obligatoires (NAO) 2025 s’annoncent délicates, marquées par des augmentations générales qui vont nettement ralentir.
L’impact du contexte économique sur les NAO 2025
L’étude annuelle sur les rémunérations du cabinet Mercer[1] montre que l’année 2025 a de grandes chances de marquer une rupture avec les années précédentes.
Alors qu’en 2023 et en 2024, les hausses de salaire se situaient entre 4 et 5%, les augmentations salariales en 2025 seraient d’en moyenne 3% .
Cette baisse prévisible des augmentations salariales s’explique par un contexte économique incertain, où les employeurs se montrent plus prudents face à la conjoncture internationale et aux nouvelles taxes à venir. Les entreprises anticipent une gestion plus serrée de leur masse salariale, sachant que la situation économique pourrait se tendre davantage.
L’inflation, qui ralentit, contribue également à cet ajustement. Avec des prévisions de hausse moins marquée des prix, les entreprises se sentent moins pressées de réajuster les salaires de manière significative. Autrement dit, la baisse de l'inflation réduit la pression sur les employeurs, qui savent que le risque de conflit social est moins important dans un contexte où les pertes d’emplois et les plans sociaux (insérer lien interne ici vers article PSE) refont surface.
Lorsque les salariés sont confrontés à des incertitudes concernant leur poste, ils
sont souvent moins enclins à revendiquer des augmentations salariales
substantielles.
Bon à savoir :
Dans ce contexte, les employeurs semblent vouloir s’éloigner des augmentations collectives pratiquées ces dernières années et privilégier une approche plus ciblée, axée sur des hausses individuelles. Ces ajustements seront largement liés à la performance de chacun, intégrant une part variable qui pourra être modulée selon les résultats obtenus par les salariés.
Des négociations 2025 avec des pratiques différenciées selon les secteurs
Cependant, certains secteurs continueront tout de même de bénéficier d’une meilleure dynamique.
La concurrence pour les compétences reste forte dans plusieurs domaines, incitant les entreprises à ajuster leurs enveloppes salariales pour retenir des collaborateurs jugés essentiels à leur activité.
Dans des secteurs où les compétences sont particulièrement recherchées, comme l’ingénierie, la vente, l’informatique ou la cybersécurité pour les cadres. Les employeurs seront prêts à offrir des rémunérations attractives pour sécuriser ces talents.
Côté salariés, le rapport de force s’inverse également dans certaines activités en tension. C’est par exemple le cas dans les secteurs industriels, notamment ceux des soudeurs et ajusteurs, qui connaissent actuellement un fort besoin de main-d'œuvre.
Les métiers où l'offre de travailleurs qualifiés reste insuffisante par rapport à la demande permettent aux salariés de négocier leur salaire plus facilement.
Dans ce contexte, les NAO 2025 risquent d’être marquées par
des pratiques différenciées, plus individualisées, et centrées sur des enjeux
de compétitivité dans des métiers
spécifiques.précédentes.
Alternatives envisagées pour les NAO 2025 : au-delà des augmentations classiques
Des alternatives envisagées : les packages salariaux
Les NAO 2025 se dessinent sous un nouveau
prisme où les augmentations salariales
classiques ne sont plus les seuls leviers de négociation. Compte tenu du
contexte évoqué, les entreprises privilégient désormais des packages salariaux intégrant des
avantages sociaux diversifiés pour attirer et retenir les talents.
Bon à savoir :
Un package salarial désigne l’ensemble des avantages financiers et non financiers proposés par l'employeur, tels que le salaire de base, les primes, les avantages salariés (voiture de fonction, tickets-restaurant, chèques cadeaux, billetterie CSE…) ou encore du télétravail.
Les différentes études sur les NAO 2025 rendent compte du fait que ces packages comprennent de plus en plus des accords d’intéressement et la prise en charge des tickets-restaurant, des régimes de santé et de prévoyance. Parallèlement, les entreprises semblent mettre particulièrement en avant l’égalité hommes-femmes et la promotion de carrière des femmes, cherchant à valoriser la diversité au sein de leurs équipes.
Bon à savoir :
La mobilité durable est une autre alternative en forte progression, avec des dispositifs tels que le forfait mobilité ou l’incitation au covoiturage et à l'utilisation de vélos.
Enfin, l’accord de télétravail devient, lui aussi, un argument crucial dans les négociations salariales. Dans une ère où certaines entreprises ont tendance à demander à leurs salariés de revenir au bureau, cette flexibilité reste un atout précieux pour fidéliser les équipes et attirer de nouveaux talents.
Mais ce n’est pas tout : l’épargne salariale est en passe de s'imposer comme un levier incontournable dans les stratégies de rémunération pour 2025.
NAO 2025 : L'épargne salariale, un moyen de contrebalancer
En 2025, l’épargne salariale se distingue comme un élément clé dans les stratégies de rémunération des entreprises. Face à une gestion plus prudente des coûts salariaux, notamment avec des augmentations générales limitées, ce dispositif offre une alternative intéressante pour récompenser les salariés.
L’épargne salariale s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer l’attractivité sans recourir aux augmentations salariales classiques. Ainsi, les dispositifs tels que le Plan d’Épargne Entreprise (PEE), l’intéressement et la participation constituent des solutions efficaces pour améliorer la rémunération perçue par les salariés.
Les grandes entreprises bénéficient en principe de conditions plus avantageuses pour leurs salariés en matière d’épargne salariale, comparativement aux PME.
Les sommes versées aux salariés au titre de l'intéressement et de la participation, qui dépendent des résultats de l'entreprise, ont augmenté de 5 % en 2024 par rapport à l'année précédente, selon une étude Amundi.
Cette dynamique se traduit également par un taux de participation élevé, avec de plus en plus de salariés choisissant de placer leur argent dans ces dispositifs plutôt que de le percevoir immédiatement. En 2024, près de 73 % des montants versés ont été épargnés dans des dispositifs comme le PEE, indiquant un fort intérêt des salariés pour ces solutions.
L’épargne
salariale devient ainsi un moyen de répondre à certaines attentes des
salariés, mais aussi de renforcer leur engagement
à long terme envers l'entreprise.
À retenir
Les NAO 2025 s’annoncent complexes, avec des augmentations salariales limitées à environ 3% en moyenne, en raison du contexte économique actuel.
Face à cette situation, les entreprises privilégient de plus en plus les alternatives telles que les packages salariaux, l’épargne salariale et des avantages sociaux diversifiés pour tenter de répondre aux attentes des salariés.
Ces stratégies visent à compenser les augmentations générales modestes, reste à voir si elles seront suffisantes pour aboutir à un accord équilibré entre employeurs et partenaires sociaux.
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