Comment réagir lorsqu’un collaborateur se livre sur son mal-être ?


L’autre jour, un collègue est venu se confier à vous car il traverse une situation délicate. Il se sent surchargé de travail mais n’a pas osé en parler à son manager, avec qui il a une relation distante. Il n’ose pas non plus en parler à l’équipe RH, de peur que cela remonte aux oreilles du manager. Il se tourne vers vous, en tant qu’élu du CSE, car il a confiance dans votre bienveillance. Et alors que vous lui posez quelques questions pour comprendre la situation, il fond en larmes.

Comment réagir ? Comment montrer votre soutien, quels sont les bons mots et surtout comment l’aider ? 

Les élus du CSE sont des interlocuteurs privilégiés pour les employés en situation de mal-être au travail. Mais difficile de ne pas se sentir démuni face à la détresse d’un collègue. Rassurez-vous, c’est tout à fait normal : vous êtes membre du CSE, vous n’êtes pas psychologue.

Tout l’objet de cet article est de vous montrer comment réagir de manière adaptée à ces situations. Les conseils que vous y découvrirez nous ont été partagés par des psychologues de moka.care, qui sont à l’origine de l’outil Félix, une formation aux bases de la santé mentale directement intégrée sur Slack et Microsoft Teams, de 4 minutes par semaine. Vous aurez dans cet article un aperçu d’un module dédié aux managers : “Identifier le mal-être d’un collaborateur et y réagir”. Bonne lecture !

Le mal-être au travail, de quoi s'agit-il ?

 
La définition du mal-être au travail

Le mal-être au travail est une situation de souffrance mentale liée au contexte du travail et qui s’installe dans la durée. Parmi les formes les plus courantes de mal-être se trouvent le burn-out et son contraire, le bore-out, le brown-out, ou encore l’anxiété.
 

Comment repérer les situations de mal-être au travail ?

Si certains signaux - comme les larmes - sont flagrants, d’autres sont moins évidents à repérer. Ils se manifestent généralement par des changements de comportement notables à différents niveaux :

  • physiques, comme un sentiment de fatigue, des nausées ou des vertiges.
  • émotionnels, qui peuvent se manifester aussi bien par de l'irritabilité que par des pleurs fréquents.
  • cognitifs, entraînant des difficultés de concentration, des difficultés à prendre des décisions ou encore une tendance à la procrastination.

 
Bon à savoir :

Le coût du mal-être au travail pour les entreprises en quelques chiffres :

  • 1 salarié sur 2 est en état de détresse psychologique (Source : Empreinte Humaine)
  • 3000€/an/employé, c’est le coût du mal-être au travail pour une entreprise, lié aux coûts d’absentéisme, de présentéisme et de turnover (Source : Deloitte)
  • La santé mentale est la deuxième cause d’arrêts maladie en France. 28% des arrêts longs en 2022 sont liés à un trouble psychologique. C’est deux fois plus qu’en 2014. (Source : Malakoff Humanis)
  • 50% des départs en entreprise sont liés à des sujets de mal-être au travail (Source : Etude Mindshare Partners

Lorsqu’un de vos collègues se confie sur une situation de mal-être au travail, il est donc nécessaire d’en prendre acte, de le soutenir et d’éviter que la situation ne se détériore.
   

Mag'CSE - CSE et santé mentale




Comment répondre à la détresse d’un collaborateur avec empathie et professionnalisme

L'écoute active, votre meilleure alliée

Le premier piège à éviter est de vouloir à tout prix trouver une solution pour l’aider. Ce réflexe est naturel. Pourtant, la première chose à faire est d’écouter - de l’écouter vraiment.

On fait référence ici à la pratique de l’écoute active.

L’objectif de l’écoute active, c’est de se concentrer avec attention sur son interlocuteur afin de chercher à le comprendre.

Quatre conseils pour pratiquer l’écoute active :

  1. Écoutez pour comprendre, pas pour répondre : ne cherchez pas forcément à rebondir. Au contraire, essayer de rester silencieux autant que possible pour laisser l’autre s’exprimer.
  2. Reformulez : c’est une manière de relancer la conversation sans émettre de jugement, en restant factuel.
  3. Soyez attentifs à votre communication non verbale : regarder la personne dans les yeux, hocher la tête, décroiser les bras sont associés à une posture de soutien, d’ouverture, de non-jugement.
  4. Rassurez sur la confidentialité de votre échange : cela permet de créer un espace de paroles sécurisant.  

Bon à savoir :

Face à une personne en situation de mal-être au travail, vous pouvez aussi l’orienter vers des ressources internes ou externes à l’entreprise telles que :

  • l'équipe RH,
  • le dispositif de soutien psychologique de votre entreprise si elle en a un (ligne d’écoute, solution de santé mentale…)
  • son médecin généraliste, qui saura l’orienter vers un spécialiste de santé s’il y a somatisation ou besoin de lancer un traitement.
  • la médecine du travail, pour évaluer les facteurs de risques psychosociaux dans l’entreprise et proposer des pistes.
  • un accompagnement psychologique avec un spécialiste de la souffrance au travail. 

 

Être à l’écoute des personnes en situation de mal-être, c’est aussi faire face à une charge émotionnelle forte. Il est donc important de préserver votre propre santé mentale.

 

La sécurité psychologique, un outil pour agir de manière préventive sur le mal-être
au travail.

Au-delà de la posture immédiate d’écoute et de soutien, en tant qu’élu du CSE vous pouvez aussi lancer des initiatives pour promouvoir la sécurité psychologique dans votre entreprise.

La sécurité psychologique, c’est un concept mis en évidence par le projet Aristote de Google. Pendant 3 ans et auprès de 180 équipes, Google s’est intéressé aux critères de la performance collective.

Conclusion : créer un climat de bienveillance entre les différents membres de l’équipe et vis-à-vis du management, favorable à la prise de risques, est le meilleur moyen d’allier bien-être individuel et performance collective.

La sécurité psychologique est un sujet complexe, et l’écoute active dont nous parlions précédemment fait partie des outils qui permettent de la construire au quotidien.

Pour monter en puissance sur le sujet et découvrir d’autres conseils pratiques, vous pouvez vous appuyer sur Félix, une nouvelle micro-formation en santé mentale proposée par moka.care, qui s’intègre directement sur Slack et Microsoft Teams.
  

  
Et la bonne nouvelle : en ce moment, moka.care vous permet de tester gratuitement Félix, pour vous et pour votre équipe. Deux modules de 4 minutes vous permettront d’explorer les sujets de l’intelligence émotionnelle et de la charge mentale. Il vous suffit de vous lancer ici.

  

  
 
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À retenir


Les membres du CSE sont en première ligne sur les enjeux de santé mentale au travail. Réagir de manière appropriée à un collaborateur en situation de mal-être au travail requiert en premier lieu d’être à l’écoute et de le soutenir. Mais en tant qu’élu du CSE, vous pouvez aussi jouer un rôle majeur dans la prévention du mal-être au travail et être acteur de la démarche QVT de leur entreprise. 

 
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